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mardi 1 décembre 2009

La flotte Française à Toulon (27 novembre 1942) - (1)

Historine s'intéresse aujourd'hui à un épisode douloureux de notre marine : le sabordage de la flotte en 1942.

Bonne lecture.

Le 27 novembre 1942, la flotte française de Toulon disparaissait en quelques minutes. L'évènement, qui eut à l'époque un retentissement énorme, provoqua un véritable traumatisme dans le pays, et plus particulièrement chez les marins. Le sabordage fut la conséquence directe de la mise en œuvre du plan Anton (préparé dès 1940 sous le nom d'Attila), déclenché par Hitler suite au débarquement allié en Afrique du nord. Le 11 novembre, les troupes allemandes envahissent la zone libre, mais font croire que Toulon restera un « camp retranché » sous la responsabilité des Français. Il n'en est évidemment rien.

L'opération Lilas visant à s'emparer de la Flotte de guerre française est déclenchée quelques jours après l'invasion militaire de la zone libre. C'est en effet le 27 novembre 1942 que sur ordre d'Hitler les Allemands ont pour mission de s'emparer de cette flotte de plus de 230 000 tonnes.
Ceci en parfaite contradiction avec les termes de l’armistice de 1940 où Toulon devait demeurer un camp retranché tenu par des troupes françaises de l'armée de l'armistice. Deux colonnes allemandes devaient pénétrer dans Toulon, par l'Est et ainsi s'emparer du Fort Lamalgue (poste de commandement du Préfet maritime) et de l'arsenal du Mourillon et par l'Ouest pour occuper l'arsenal principal mais aussi les batteries du Cap Cepet qui contrôlaient la sortie du port militaire.
Port de Toulon (1998)
Vers 04h30 les Allemands entrent dans le Fort Lamalgue et arrêtent l'amiral Marquis, Préfet maritime.
Pendant ce temps son chef d'état major le contre-amiral Robin, présent aussi à Lamalgue, parvient à transmettre au major général de l'arsenal, le contre-amiral Dornon, l'ordre de sabordage qu'il retransmet aussitôt à l'amiral Laborde à bord du Strasbourg.

La première intrusion des troupes allemandes dans l'arsenal s'effectue à 4h50 à la porte Nord (Port-marchand). C'est dans ce secteur que sont tirées les premières rafales de mitrailleuses sur les sous-marins comme le mentionne le rapport de la Haute Cour de Justice.
A 5h25 la porte de l'arsenal principal est à son tour enfoncée par les blindés allemands. Le Strasbourg, bâtiment amiral des Forces de Haute Mer, lance par radio l'ordre général de sabordage répercutés également par signaux optiques. Le branle-bas sonne alors brusquement sur tous les navires bientôt suivi de l'ordre d'évacuation. Ne restent à bord que les équipes de sabordage préalablement désignées et constituées.

Pendant ce temps, les chars allemands ne parviennent pas à se repérer dans l'arsenal et vont perdre de nombreuses minutes avant d'atteindre leurs objectifs ; permettant ainsi aux équipes de sabotages de remplir leurs missions. En quelques minutes de multiples explosions vont secouer les bâtiments présents dans l'arsenal, au point que les toulonnais croiront en un terrible bombardement et pour certains en un tremblement de terre. Certains navires, comme les croiseurs Algérie, Marseillaise ou Dupleix, brûleront pendant plusieurs jours.
Du coté du Mourillon, cinq sous-marins bravent les ordres de sabordage et parviennent à franchir les passes du port militaire au prix des pires difficultés (champs de mines magnétiques, bombardements allemands). Deux rallieront Alger, le Casabianca et le Marsouin, un ralliera Oran, Le Glorieux. L'Iris ira trouver refuge à Barcelone tandis que la Vénus préférera se saborder en grande rade. Un seul bâtiment de surface, le Leonor Fresnel, du Service des Phares et Balises, ralliera Alger, après s'être échappé des Salins d'Hyères.

Sur le Strasbourg, l'amiral de Laborde refuse de quitter son navire, il ne comprend toujours pas pourquoi Hitler a renié sa parole, celle de ne rien entreprendre contre la flotte française. Il faudra un ordre personnel du maréchal Pétain pour qu'il accepte d'abandonner le bord. En acceptant ce sacrifice, la Marine a respecté son serment de 1940, ne jamais livrer la Flotte a des mains étrangères.

Cuirassé Strasbourg 
Le bilan au soir du 27 novembre fait état de 90 % de la flotte sabordée, dont la totalité des Forces de haute mer. Tous les grands bâtiments de combat sont coulés et irrécupérables. Certains seront par la suite renfloués mais ne feront jamais que de la ferraille.

Ce sont au total 235 000 tonnes sabordées dont 3 cuirassés, 7 croiseurs, 15 contre-torpilleurs, 13 torpilleurs, 6 avisos, 12 sous-marins, 9 patrouilleurs et dragueurs, 19 bâtiments de servitude, 1 bâtiment-école, 28 remorqueurs et 4 docks de levage.
Seuls 39 bâtiments seront capturés, tous de petit tonnage sans grande valeur militaire car sabotés, endommagés, ou pour certains désarmés.

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