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mercredi 18 novembre 2009

Le Krak des Chevaliers

Historine poursuit son études des forteresses au temps des croisades. Nous terminons aujourd'hui par la plus emblématique d'entres elles : le fameux Krak des Chevaliers.

Bonne lecture.

Le Krak des Chevaliers ou Krak de l'Hospital :
Le terme « krak » dérive du syriaque karak signifiant « forteresse », Qal`at al-Hosn (La forteresse imprenable) ou Hisn al-Akrād (forteresse des Kurdes) est un château fort datant de l'époque des croisades. Il est situé dans l'ouest de la Syrie, sur les derniers contreforts du jabal Ansariya.

Les chevaliers de l'Hôpital (ou hospitaliers) gérèrent le fort de 1142 à 1271, date de sa conquête par Az-Zâhir Rukn ad-Dîn Baybars al-Bunduqdari (Baybars Ier), sultan des Mamelouks. Cette conquête mit fin à 129 ans d'invincibilité du fort. Depuis 2006, le krak des chevaliers est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.

La première croisade
En janvier 1099, à l'arrivée de la première croisade, la garnison kurde fut évincée par Raymond de Saint-Gilles qui abandonna les lieux presque immédiatement, son objectif étant Jérusalem. Il tenta en vain de reprendre la forteresse en avril 1102 et c'est finalement Tancrède, le régent d'Antioche, qui s'en empara en 1110 et y installa une garnison franque sous l'autorité du comte de Tripoli. En 1115, une offensive d'Arslan, l'émir d'Alep, fut repoussée.

Au fil des années, l'importance du krak des Chevaliers crut parallèlement à l'influence des croisés vers l'est mais le coût de sa maintenance conduisit Raymond II à le confier à la garde des Hospitaliers (1142). C'est de cette époque que date le nom « krak des Chevaliers ».
Sous l'impulsion des Hospitaliers, plusieurs autres ouvrages défensifs furent construits dans les environs et le Krak des Chevaliers fut dès lors relié par signaux de feu et par pigeons voyageurs aux fortifications d'Akkar et Chastel Rouge (hospitaliers) et de Chastel Blanc et Arima (templiers).

La deuxième croisade
À partir du milieu du XIIe siècle, suite à la chute des Seldjoukides, aux victoires de Zengi sur les croisés (perte d'Édesse), à l'échec du siège de Damas par la deuxième croisade, et à l'arrivée au pouvoir de Nur ad-Din, un front musulman uni se dessina et la pression sur les croisés - et donc sur le Krak des Chevaliers - se fit plus forte.
 
En 1157, un important tremblement de terre ébranla le château et Raymond du Puy, le grand maître des Hospitaliers, le fit restaurer et agrandir grâce à un financement du roi de Bohême. Ce fut la première d'une série de quatre phases de travaux qui s'échelonnèrent sur un siècle et demi (1144–1170, 1170–1202, 1250–1271 et 1271–1285). En 1163, Nur ad-Dîn tenta de s'emparer du Krak mais son armée fut mise en déroute au pied même de la forteresse par une attaque surprise de la cavalerie franque qui poursuivit et décima les fuyards. Un second siège échoua aussi en 1167.

Un second tremblement de terre (1170) ayant causé des dégâts considérables, le krak des Chevaliers fut reconstruit et consolidé en incluant de nombreux éléments d'architecture militaire empruntés aux Byzantins. Saladin eut beau infliger de nombreuses défaites aux croisés, il ne put s'emparer du krak des Chevaliers. À sa mort, en 1193, l'unité des musulmans se fragmenta et le danger se fit moindre pour la forteresse qui entra alors dans son âge d'or, couvrant une surface totale de 2,5 hectares protégée par deux enceintes concentriques entièrement indépendantes. Le krak hébergeait une garnison de 2000 hommes et possédait des vivres pour cinq ans.

La chute du krak
Au début du XIIIe siècle, plusieurs attaques furent repoussées (1207, 1218) et, en 1223, la forteresse servit de point de rassemblement à une armée franque réunie pour attaquer Hama. D'autres attaques eurent encore lieu, toutes aussi stériles que les précédentes.
Vers la seconde moitié du XIIIe siècle, cependant, l'essoufflement du mouvement croisé avait réduit la garnison à moins de 300 hommes, la citadelle étant tenue par l'ordre militaire des Hospitaliers et, avec l'arrivée au pouvoir de Baybars, sultan des Mamelouks, les territoires sur lesquels le krak levait traditionnellement tribut étaient passés en mains ennemies. Ce n'était désormais plus qu'une question de temps avant que Baybars lui-même ne vienne attaquer la forteresse, ce qu'il fit en 1271. La première enceinte céda mais le sultan ne put malgré tout s'emparer du krak que par la ruse : il envoya une fausse missive, émanant prétendument du Grand Maître des Templiers, enjoignant aux assiégés de se rendre. Ceux-ci négocièrent leur vie contre la promesse de retourner dans leur pays d'origine et, le 8 avril, la citadelle changea de mains.

Après les croisades
Les Mamelouks utilisèrent et modifièrent le krak des Chevaliers en renforçant notamment le flanc sud et en ajoutant un hammam et un aqueduc, mais son intérêt stratégique diminua parallèlement à la menace franque. Les invasions mongoles de Tamerlan (1400-1401) et celles des Ottomans en 1516 ignorèrent même le site. Par la suite, le fort fut connu sous le nom de Qala’at al-Hosn.

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